Voyager nous permet de partir à la découverte de nouveaux horizons et d’élargir nos esprits. Pourtant, ces effets néfastes se manifestent clairement, accentués par les effets du changement climatique. Entre détérioration et saturation des sites naturels et historiques, pollution, mise en danger de la vie sauvage, la liste noire d’un tourisme irréfléchi et non responsable est longue. Alors que les mises en garde du corps scientifique s’enchaînent sur la détérioration de notre environnement, que l’opinion publique demande qu’enfin une réelle prise de conscience soit prise, suivie par des actions concrètes et à la hauteur des enjeux du contexte actuel, il est aussi de notre responsabilité de voyager autrement.

Le voyage responsable se fait à plusieurs niveaux. S’il est important de veiller à notre empreinte écologique, il ne faut pas oublier l’éthique, le respect de la destination et de ses habitants. Être voyageur responsable c’est donc veiller à minimiser au maximum les effets néfastes de nos comportements sur l’environnement et les populations locales. Entre les conclusions dramatiques du cinquième rapport du GIEC en 2018 sur les conséquences d’un réchauffement climatique d’au moins 1,5°C et le récent rapport de l’ONU estimant qu’un million d’espèces pourraient disparaître dans les prochaines décennies, il est indispensable et vital de repenser notre façon de voyager.

Le contexte : tourisme de masse et environnement

Le tourisme est l’un des secteurs qui emploi le plus à travers le monde, générant une économie en très bonne santé. Selon le dernier rapport de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) datant de janvier 2018, le nombre d’arrivées de touristes internationaux a augmenté de 7% en 2017, soit un total de 1 322 millions d’arrivées. Ces chiffres étaient les plus élevés de ces 7 dernières années. En 2018, le tourisme a connu une hausse des arrivées de touristes internationaux de 6%. Récemment, en janvier 2019, l’OMT publie un communiqué montrant que les arrivées des touristes internationaux ont dépassé les estimations. En effet, l’organisation prévoyait que les 1,4 milliard de touristes seraient atteints en 2020 mais, ce chiffre astronomique a été franchis en 2018, c’est-à-dire deux ans plus tôt que prévu.

Le secteur du tourisme est donc une source inestimable pour l’économie et l’emploi. Ces chiffres faramineux nous alertent sur l’importance de gérer de façon durable un secteur qui connaît une croissance toujours plus forte. Le tourisme de masse, avec son milliard d’arrivées de touristes internationaux, est la cause de graves dérives. Pollutions, dégradations de sites culturels et naturels, destructions de la faune et de la flore,  surconsommation des ressources naturelles, exode rural, déplacement des populations locales au profit de centres touristiques, tourisme sexuel, la liste noire du tourisme est malheureusement longue. Toutes ses conséquences désastreuses d’un tourisme mal pensé et mal gérer nous prouvent à quel point il est important de mieux penser, ensemble, notre façon de voyager.

Pourtant, malgré les conséquences désastreuses que peut engendrer le tourisme, l’entrain des voyageurs débutants ou confirmés ne s’affaiblit pas. Le voyage est effectivement une activité – voire une passion – qui nous apporte une ouverture et un regard nouveau sur le monde qui nous entoure. Voyager c’est apprendre à connaître notre planète et les trésors qu’elle recèle, apprendre que l’autre n’est pas si différent et que nos vies peuvent être magnifiquement liées. Aujourd’hui, avec la dégradation de notre planète, le voyage apparaît comme un véritable dilemme : peut-on encore voyager dans un contexte écologique catastrophique ? Je pense que oui, il est encore possible de voyager mais, de façon très différente. Comment ? Voici la question à laquelle je vais tenter de répondre en partageant avec vous ces quelques astuces. Bien entendu, cette liste n’est pas exhaustive. Je vous invite à agrémenter ce contenu dans la section « commentaire » pour que nous puissions, ensemble, penser un voyage plus responsable.

Qu’est-ce qu’un voyage responsable ?

Tourisme durable, tourisme vert, ecotourisme, tourisme responsable, les termes sont nombreux et il est parfois difficile de faire le tri parmi toutes les informations disponibles. Utile, respect, éthique, voilà qui pourrait résumer en quelques mots la notion de voyage responsable.

L’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) définit le tourisme responsable en ces termes :

« Un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant au besoin des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil. »

Le maître-mot du voyageur responsable est le respect : le respect de l’environnement, le respect des populations locales, de leurs cultures et de leurs modes de vie. L’objectif principal du voyageur responsable est de profiter de son voyage tout en veillant à minimiser au maximum les traces liées à ses activités.

Comment voyager responsable ?

Astuce n° 1 : préparer son voyage en avance

Préparer son voyage en avance permet d’avoir le temps de sélectionner les prestataires qualifiés appliquant une politique durable et responsable. Anticiper évite les mauvaises surprises comme tomber sur un centre qui maltraite les animaux, par exemple.

Astuce n°2 : penser à d’autres moyens de transport

Comment voyager responsable, Lifebylita

L’avion est  un moyen de transport extrêmement polluant alors, prévoyez de l’utiliser principalement pour des vols longs courriers où pour lesquels il n’y aurait pas d’autres transports possibles. Il est préférable de privilégier des transports moins polluants, comme le train et le bus. Sur place et pour des trajets plus courts, vous pouvez opter pour le vélo, la trottinette, la marche à pied. Préférez aussi les transports en commun plutôt que la location de voiture. Utiliser les transports alternatifs est d’ailleurs un excellent moyen de découvrir la destination et les secrets qu’elle cache.

Astuce n° 3 : choisir des agences et tours-opérateurs responsables

L’association ATR (Agir pour un Tourisme Durable) a regroupé sur son site internet une liste des ses membres actifs en trois catégories : ceux qui sont labellisé et contrôlé par Ecocert Environnement, ceux qui sont en cours de labellisation, ceux qui sont engagés. Parmi les prestataires labellisés, nous pouvons cité : Allibert trekking, Atalante, Chamina voyages, Circuits découvertes by Club Med, Comptoir des voyages, Double sens, Grand angle, L’arbre à voyages, La Balaguère, Les ateliers du voyages, Nomade aventures, Salaün holidays, Terres d’aventures, Voyageurs du monde.

Astuce n°4 : choisir avec soin l’hébergement

Les hôtels traditionnels sont beaux et équipés de tout les conforts et services possibles, certes, mais sont souvent gourmands en énergie et producteur de déchets pollueur des sols, de l’air et de l’eau. Il existe des alternatives aux immenses complexes hôteliers qui conviennent autant aux voyageurs solitaires qu’aux familles. Vous pouvez donc vous diriger vers des hôtels labellisés, des écolodges, ou encore un hébergement chez l’habitant. Les touristes consomment souvent plus de ressources que les locaux, comme l’eau par exemple. Il est donc important de choisir un hébergement qui permet de résonner notre consommation lors d’un voyage et dont les revenus profitent directement à la population locale.

Astuce n°5 : respecter les sites naturels et culturels

Respecter les sites que nous visitons c’est prendre conscience de l’impact de nos gestes. Jeter un emballage ou un mégot de cigarette au sol, prélever un souvenir sur des sites naturels ou culturels pour les rapporter chez nous, ne pas respecter les règles en vigueur, autant de comportements qui participent activement à la détérioration des sites naturels et culturels. À titre d’exemple, cueillir des plantes peut être un geste grave puisque certaines espèces sont en voie d’extinction.

Astuce n°6 : Le sac poubelle, l’indispensable

Le système de collecte des déchets est inégal selon les pays. C’est donc une bonne idée de garder un petit sac poubelle dans votre poche pour ne pas laisser les déchets traîner en pleine nature. S’il n’y a pas de poubelles à proximité, il suffit tout simplement d’attendre d’être de retour en ville ou à votre hébergement.

Astuce n°7 : Respecter les habitants

Comment voyager responsable, Lifebylita

Le respect des populations est primordial ! Il est prudent de se renseigner sur les us et coutumes du pays que l’on visite pour que la rencontre avec nos hôtes se fassent naturellement et dans les meilleures conditions possibles. Respecter les habitants c’est ne pas imposer son mode de vie et savoir s’adapter. L’ouverture d’esprit, la curiosité, l’échange, le respect des us et coutumes, voilà ce qui vous fera vivre les plus belles expériences lors de votre voyage.

Pour aller plus loin et vous aussi devenir un voyageur responsable, je vous invite à prendre connaissance de la charte éthique du voyageur établie par l’association Agir pour un Tourisme Responsable (ATR).

Ma définition du voyage responsable

Pour voyager responsable, il faut savoir se fondre dans la masse. Adopter le temps d’un voyage le rythme de vie des habitants, leur mode de vie, leur culture, est le meilleur moyen d’allier à la fois le respect et la découverte d’une destination. Responsabiliser son voyage est un terme assez brut qui peut repousser certains, donnant l’impression qu’il faut faire d’énormes efforts, de concessions, voir de sacrifices. Pourtant, le voyage responsable recentre le séjour sur le plus important, sur ce qui va nous permettre de rentrer chez nous avec des souvenirs plein la tête. Le voyage responsable suit une logique qui, théoriquement et par ses valeurs, devrait être naturel pour tous. Ce sont souvent des questions de bon sens. Pourtant, des décennies d’un tourisme mal pensé, poussé aux extrêmes, aux dérives et à la surconsommation ont façonné notre actuelle façon de voyager. Le tourisme de masse pousse à consommer le voyage comme un produit et non comme ce qu’il est : la rencontre et la découverte. Avec la prise de conscience de l’industrialisation du tourisme, de nouvelles façon de voyager on été mise à jour, allant du slow tourisme au tourisme responsable et en passant par l’écotourisme. Quelque soit le nom que nous lui prêtons, l’objectif reste de remettre le respect et la découverte au centre de nos aventures.

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2 commentaires

  1. […] Je vous invite à prendre connaissance de la belle initiative de @cleanmyisland.reunion fondée par @into.ze.wild et @eltapas qui, justement, encouragent à agir collectivement et individuellement pour la propreté de notre petit paradis réunionnais. Pour ceux qui veulent aller plus loin dans leur démarche, voici un article qui vous sera certainement utile : comment voyager plus responsable ? […]

  2. […] Le tourisme durable ne doit pas être un simple effet de mode. Le contexte actuel nous prouve chaque jour que voyager différemment est indispensable. Nous sommes toujours plus nombreux à prendre conscience que l’enjeu est réel et urgent. S’il existe de nombreuses appellations du tourisme durable, le concept reste le même : le respect de la biodiversité, des hôtes, des cultures, une meilleure distribution des richesses générées par l’activité touristiques. Pour avoir quelques pistes, n’hésitez pas à lire mon article « comment voyager plus responsable« . […]

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